Réseaux sociaux, des boucs émissaires un peu trop pratiques.

Il ne tient qu’à nous de rendre les réseaux sociaux socialement utiles 

Ces dernières semaines, le succès mondial de la série Tchernobyl, qui raconte l’histoire du pire accident nucléaire que le monde ait connu, a engendré un phénomène plutôt inattendu. Une nuée d’influenceurs en quête de sensationnel, se sont rués sur les lieux de la catastrophe, s’exposant aux dangereuses radiations, pour partager avec leur communauté des images du site tristement célèbre et récolter les précieux likes qui leur servent de gagne-pain. Une ruée vers l’or contemporaine.

Face au phénomène, s’est levée une vague mondiale d’indignation, dénonçant tout à la fois les risques inconsidérés pris par ces individus, le manque de respect témoigné à la mémoire du drame et, plus généralement, diabolisant l’influenceur et les réseaux sociaux en les rendant responsables, grosso-modo, d’une bonne partie des dérives de notre société occidentale contemporaine. Mais n’est-ce pas un peu facile de remettre la faute sur les réseaux sociaux ?

 

“Nous chez Parlapapi, nous croyons que les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais. Tout comme la technologie, ils sont neutres. Bien utilisés, ils peuvent même avoir leur utilité sociale.”

Réseaux sociaux, vous êtes accusés des fautes suivantes

Les influenceurs se mettent en danger pour attirer l’attention de leur audience sans considérer qu’en tant qu’influenceurs, justement, leur comportement peu exemplaire peut avoir des conséquences graves et à large échelle.

Les influenceurs et les réseaux sociaux, en faisant la promotion d’une image fausse et embellie de la réalité, participent à un mal-être social et accroissent les tendances narcissiques de ceux qui souhaitent rivaliser dans cette surenchère de beauté, de richesse et de bonheur.

Les influenceurs dénaturent les lieux qu’ils partagent sur les réseaux en se les appropriant au lieu de se contenter de les faire découvrir à leurs fans. Même lorsqu’ils se montrent eux-mêmes respectueux, ils participent à la popularisation de sites fragiles qui souffrent dans la foulée d’un tourisme massif qui les dégrade.

Les réseaux sociaux ont dans leur ADN de pousser leurs utilisateurs à une consommation maximale. En effet, leur Business Model est basé sur la publicité, dont les revenus sont directement liés à la quantité de contenue ingurgité par les utilisateurs.

Les réseaux sociaux sont donc construits pour être addictifs. Cette addiction a des conséquences sur les comportements sociaux dramatiques. Il suffit de regarder une table de restaurant où la moitié des convives conserve le regard penché sur son écran une partie du repas pour s’en convaincre. Problématique pour un réseau … social.

Les réseaux sociaux participent à l’uniformisation des opinions et à la montée de la pensée unique. Les réseaux sociaux, favorisent la diffusion de Fake News.

Accusé, qu’avez-vous à dire pour votre défense ?

Bref, beaucoup de critiques dont on ne peut nier un certain fondement. Les réseaux sociaux comptent bon nombre d’effets secondaires pervers. Ce n’est pas discutable. Cela étant dit, on peut légitimement se demander si ces effets pervers sont réellement causés par les réseaux sociaux ou simplement mis en lumière et accentués par ces derniers.

Les réseaux sociaux sont addictifs ? Ils se contentent de nous fournir du contenu qui attire notre attention. Libre à nous de concentrer notre attention ailleurs.

Les influenceurs sont prêts à tout pour satisfaire leur audience ? Personne ne nous oblige à les suivre.

Les influenceurs popularisent les lieux et les rendent touristiques ? Comme si le tourisme de masse avait attendu Instagram pour exister !

Les réseaux sociaux rendent les gens égocentriques ? Peut-être ne sont-ils qu’un moyen d’exprimer un narcissisme déjà bien présent ? Qu’en sait-on vraiment ?

Les réseaux sociaux diffusent des Fake News ? N’importe quelle conversation comporte ses Fake News et ses approximations.

 

Verdict

Nous chez Parlapapi, nous croyons que les réseaux sociaux ne sont ni bons ni mauvais. Tout comme la technologie, ils sont neutres.

Instagram, Facebook, Whatsapp… Un réseau social, ce n’est pas seulement une dizaine d’aventuriers téméraires et irresponsables qui prennent des selfies à leurs risques et périls dans une zone hautement radioactive pour gagner leur vie ou satisfaire un besoin de reconnaissance maladif. C’est aussi un moyen bien pratique de partager des moments, des souvenirs, des émotions avec des amis, des proches. C’est aussi un espace d’échange, de liberté d’expression et d’information. Ce qui compte finalement, c’est l’usage qui en est fait. Et cet usage, chacun est libre de décider ce qu’il est. Et si, plutôt que de diaboliser ces réseaux, on s’organisait pour en tirer le meilleur en évitant le pire ?

Vous faites bien ce que vous voulez, mais chez Parlapapi, on a choisi notre camps !